jeudi 13 septembre 2007

BRASSENS

Guy Sarrazin a visité l'Espace Brassens, hier, à Sète. Il n'en fallait pas plus pour que mon cerveau se mette à pianoter sur ce clavier. Mon oncle Clément Chantal écoutait Brassens dans les années 50, quand Georges fit ses débuts à Paris. Brassens était frappé d'interdit dans notre demeure: trop grivois, trop anarchiste, pas assez catholique, selon ma mère. Je pense qu'elle ne l'avait pas assez écouté. Je partis de la maison en 1965. Le dimanche soir, dans ma chambrette de l'Université Laval, j'écoutais "Le cabaret du soir qui penche", animé par Mauffette. C'est là que Brassens je découvris. Je crois connaître toute son oeuvre, ou presque. Il y a des chansons que j'ai dû écouter cent fois... Ma préférée? LES COPAINS D'ABORD. Prend-bien soin, Gibus, de comprendre chacun des mots. C'est d'une richesse inouïe. Je conserve jalousement un livre avec CD qui recoupe le processus de création de cette chanson. Muy interessante! Je n'aurais jamais manqué l'Espace Brassens en 98... Deux heures d'enchantement. Ai donné une tape dans le dos de son monument funéraire, par surcroït! Je crois savoir qu'on a "revampé" l'Espace Br. il y a un an ou deux. Écoute ses deux testaments, Gibus, tu m'en reparleras. Dans l'un, il dit: "Je serai triste comme un saule quand le croque-mort m'emportera..." Dans l'autre, il souhaite être enterré sur la plage de Sète pour passer l'éternité avec les baigneuses! La télé française, à chacun de ses anniversaires, ne manque jamais de survoler son oeuvre, sa vie: à chaque fois, c'est un régal. Me trompé-je? J'ai l'impression que Brassens, comme Félix Leclerc, s'en va vers l'oubli. Mes enfants les connaissent très peu, en tout cas, ne m'en parlent jamais. Personne de la génération qui suit n'aborde jamais ce sujet en ma présence.
Nous ne passons pas une vie dans un milieu aseptisé... Nous ne vieilissons pas dans une bulle... Nous sommes, chacun, le produit de tous ceux qui nous ont laissé monter sur leurs épaules. Je lève mon chapeau, ce matin, Gibus, à ces vieux amis enterrés quelque part dans le passé, qui ont, à un moment ou l'autre, enchanté ma vie: ARISTOTE, HIPPOCRATE, FRÈRE PIERRE, FRÈRE FERNAND, JACQUES TREMBLAY, JEAN-PAUL TREMBLAY, GUY SAUCIER, JACQUES CANTIN, VICTOR HUGO, ALEXANDRE DUMAS ET... GEORGES BRASSENS. Chacun d'entre eux a, dans la mienne, sa petite histoire. Restent ceux qui vivent encore... Ce sera pour une autre fois!
Delhorno

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