dimanche 30 septembre 2007

WOUNDED KNEE

"Enterre mon coeur à Wounded Knee." C'est le titre du film. Excellent. Je l'ai vu ce soir. A gagné des prix à Hollywood. Oeuvre d'un Québécois, Simoneau. Les Indiens des Amériques n'ont pas eu ça facile... Les Espagnols, les Anglais, les Français, les maladies, l'alcool... sans compter l'humiliation.
Wounded Knee... Quel beau nom! N'est-ce pas tout près de là que s'est écrasé le Learjet du golfeur américain dont j'oublie le nom?
Quand je pense à Wounded Knee, je n'oublie pas le massacre, mais je pense aussi à Louis Riel, et quand je pense à Louis Riel, il me revient en mémoire un court poème qui me parvint de Winnipeg, il y a de ça plusieurs étés, et que je n'ai jamais oublié:
QUAND LES CLOCHES DU SOIR
DANS LEUR TENDRE VOLÉE
FERONT DESCENDRE L'AIR
AU FOND DE LA VALLÉE
QUAND TU N'AURAS
NI D'AMI
NI D'AMOUR PRÈS DE TOI
PENSE A MOI. Louis Riel

Delhorno

vendredi 28 septembre 2007

L'ACCENT

Reçu aujourd'hui: "Il est vraiment du Saguenay celui-là... qui pense que c'est le Montréalais qui a un accent!"
Ca m'a rappelé qu'en 1974, fraîchement débarqué à Montréal pour étudier, le chef de mon département avait transmis à la cantonade que "Delhorno parle cowboy pas mal".
J'en avais été froissé un peu, ce qui explique que je ne l'aie jamais oublié. Plus tard, beaucoup plus tard, à Bordeaux, on m'exhiba quasi comme une bête de cirque: "il parle comme nous parlions en France au XVIIe siècle!" En Tunisie, il y a de ça peu d'années: nous sommes à dos de dromadaire, tous parlant français! Le tunisien qui nous accompagne me pointe du doigt et demande à ma voisine: "Quelle langue parle-t-il celui-là? Je propose un autre point de vue sur l'accent:

LORSQUE LOIN DU PAYS LE COEUR GROS ON S'ENFUIT
L'ACCENT, MAIS C'EST UN PEU LE PAYS QUI VOUS SUIT.
MON ACCENT, IL FAUDRAIT L'ECOUTER A GENOUX!
C'EST UN PEU CET ACCENT, INVISIBLE BAGAGE,
LE PARLER DE CHEZ SOI QU,ON EMPORTE EN VOYAGE.
AVOIR L'ACCENT, ENFIN, C'EST CHAQUE FOIS QUE L'ON CAUSE
PARLER DE SON PAYS... EN PARLANT D'AUTRE CHOSE.
NE PAS AVOIR D'ACCENT, POUR NOUS, C'EST D'EN AVOIR!

Miguel Zamucol

Voilà! Delhorno

mercredi 26 septembre 2007

DESEO...

"...una nueva y arrasadora utopia de la vida donde nadie pueda decidir por otros hasta la forma de morir, donde de veras sea cierto el amor y sea posible la felicidad y donde las estirpes condenadas a cien anos de soledad tengan por fin y para siempre una segunda oportunidad sobre la tierra."

Ce matin-là, je décidai de prendre le train Alicante-Denia. Parcours pittoresque, s'il en est un, car il côtoie la Méditerranée. Mais là n'est pas mon sujet... Ce qui fait l'attrait majeur de Denia, ce sont les ferries qui desservent les Baléares. Sorti de la gare, je m'en fus vers les quais où, à mon insu, un spectacle formidable s'était mis en branle. Un gigantesque géant blanc avalait gloutonnement des centaines de véhicules-moteurs. Sur le flanc de ce géant blanc étaient peintes les lettres suivantes: GABRIEL GARCIA MARQUES. Je flânai longuement sur le port, me demandant bien qui était ce Marques. C'est au retour à Alicante que la lumière fut. Dans mes notes de cours, il y avait un chapitre sur ce prix Nobel de littérature qui n'avait pas croisé ma route avant cet été-là. Ce que j'ai écrit en espagnol ci-haut, c'est une partie du discours de Marques à Stockholm, quand il reçut le prix. Je dédie ce court texte à quelqu'un qui jadis chercha un décocheur verticalement plutôt qu'horizontalement. Delhorno

mardi 25 septembre 2007

25 SEPTEMBRE

C'était en 1970. Un vendredi soir. Nous n'avions pas un sou. Mais assez de fric pour aller à Montego Bay. Le curé Boily nous a mariés. Emporté peu après par un cancer gastrique. Nos parents vivaient encore. Une fort petite noce, le strict minimum. Banquet au Saguenay Inn, qui n'existe plus aujourd'hui. Avion le lendemain, pour Montréal et la Jamaïque. Huguette Desbiens-Desmeules jouait de l'orgue. Un saxophoniste aussi. Ils jouèrent IN THE MOOD, I LEFT MY HEART IN SAN FRANCISCO...
Fr. a tout oublié!
Pas de limousine. Moi, le marié, je conduisais ma petite Datsun jaune-orange.
Le plus beau voyage de ma vie, quand même. Je me souviens d'en être revenu reposé comme jamais je n'avais ressenti depuis des années... Retour à la Baie sans un sou dans nos poches...
Nous nous mariions pour le meilleur et pour le pire, et c'est ce qui arriva. Séjour à Minneapolis qui se termine en queue de poisson. Résidence infernale. Suite de déménagements. Mon père décède. Etablir une pratique chirurgicale. Tant travailler. Ma mère décède. Les enfants, leurs problèmes, essais et erreurs, échecs et succès. Mes beau-parents trépassent. Mes coronaires bouchent. Fr. souffre d'un tic douloureux, puis d'une sténose spinale. Tout ça sur 37 ans... Notre histoire intéresse très peu de gens... et je ne m'en formalise pas. Ceux-là sont partis qui pourraient se souvenir. Seule ma belle-soeur ontarienne s'en est rappelé, ce matin, en notant la date. Pas un mot des enfants; je me demande s'ils savent même que leurs parents se marièrent ce jour-là.
Nous avons toffé la ronne et je me demande encore comment... Nous ne sommes pas les seuls!
"Les gens diffèrent par ce qu'ils montrent et se ressemblent par ce qu'ils cachent" C'est de Paul Valéry.
Mais je ne regrette rien. Delhorno

lundi 24 septembre 2007

QUELQUES BONNES...

Je préfère glisser ma peau sous les draps
Pour le plaisir des sens
Que la risquer sous les drapeaux
Pour le prix de l'essence.
Raymond Devos (Iraq)

Partir, c'est mourir un peu; mourir, c'est partir complètement.
Emile Allais

Mon seul regret, c'est de n'avoir pu réconcilier les oeufs brouillés.
Emile Allais

Les gens se ressemblent par ce qu'ils cachent et diffèrent par ce qu'ils montrent.
Paul Valéry

Celle-ci, enfin, est dédiée au capitaine Simard, qui m'a tout montré du fjord saguenéen sauf ceci:

Si on ravitaille une ville, une armée,
on avitaille un bateau, un navire...
Delhorno

dimanche 23 septembre 2007

L'AFFAIRE JEANSON

Ainsi donc l'ange avait des cornes. Car, comme tant d'autres, j'ai été médusé moi aussi. Championne junior mondiale en Italie: c'était trop beau. Québecoise par surcroït... Je l'aimai tout de suite. Elle avait l'air d'un ange... Sexagénaire meurtri par les vicissitudes de la vie, chaque matin je crois avoir tout vu. Le soir-même, il en sort une que je n'ai pas vue encore. Entre nous, Jeanson n'est pas la première fifille à mordre à l'hameçon... Et le sexe n'a rien à voir.
Ce vendredi-soir là, je devais avoir 12 ou 13 ans, il y avait une course à pied sur la glace du Palais Municipal, à Port-Alfred. J'étais inscrit, au même titre que mes confrères de classe. Il s'agissait de faire un tour de glace en courant. Le règlement ne spécifiait rien d'autre. Donc, nous devions nous présenter en bottes d'hiver sur la ligne rouge au moment approprié. Je discutais l'affaire au souper avec Roland, mon père. Comment améliorer la traction des mes bottes de caoutchouc tout en diminuant le patinage... Quelques instants plus tard, nous étions dans la cave en train de "clouter" une paire de vieilles "claques". Ma course était gagnée d'avance!
J'entrai donc au Palais Municipal avec un sac de papier cachant mon subterfuge... Mon père arrive un peu plus tard et me dit:
-Claude, c'est malhonnête ce que nous faisons là. Jette le sac dans un coin et fais ta course comme tout le monde.
J'obtempérai, bien content dans le fond, car je me sentais mal à l'aise. Je terminai troisième. Quand même content. Celui qui gagna avait meilleure traction et glissait pas mal moins que tous nous autres... C'était un Lavoie, je pense, et je le revois encore nous dire à l'arrivée, d'un sourire vainqueur:
-Mon père est allé m'acheter des "claques" neuves! Ca glisse pas mal moins, et ça tire mieux!
Jeanson n'avait que 16 ans... Elle a cru le bonheur dans l'EPO... D'autres se font exploser dans un autobus de Tel Aviv pour d'autres motifs... On a en a vu se cloîtrer et s'autoflageller au même âge pour un certain Jésus... On peut mordre à toutes sortes d'hameçon. Mon point? A un moment donné dans ta jeunesse, ça prend quelqu'un, un Roland, qui puisse mettre la main sur ton épaule et te dire:
-Joue la game droitement mon gars, joue la vie honnêtement!
Encore faut-il écouter... "The student must be ready for the teacher to appear."
To my sense, Jeanson was ready... but the teacher was a crook! Delhorno

jeudi 20 septembre 2007

IL Y A DERRIERE UNE HISTOIRE...

LES YEUX

Bleus ou noirs, tous aimés, tous beaux,
Des yeux sans nombre ont vu l'aurore;
Ils dorment au fond des tombeaux.
Et le soleil se lève encore.

Les nuits, plus douces que les jours,
Ont enchanté des yeux sans nombre;
Les étoiles brillent toujours,
Et les yeux se sont remplis d'ombre.

Oh! qu'ils aient perdu leur regard,
Non, non, cela n'est pas possible!
Ils se sont tournés quelque part
Vers ce qu'on nomme l'invisible;

Et comme les astres penchants
Nous quittent, mais au ciel demeurent,
Les prunelles ont leur couchants.
Mais il n'est pas vrai qu'elles meurent.

Bleus ou noirs, tous aimés, tous beaux,
Ouverts à quelque immense aurore,
De l'autre côté des tombeaux
Les yeux que l'on ferme voient encore.
Sully Prud'homme

Merci monsieur l'Inspecteur! Delhorno

mercredi 19 septembre 2007

A BOUCHARD ET TAYLOR

Je vous rappellerais d'abord ce court texte du Général De Gaulle:

"Dans les vases clos des colloques, congrès, conférences, confrontations, débats, tables rondes, se manifestent:

ceux qui exposent
ceux qui proposent
ceux qui déposent
ceux qui disposent
ceux qui supposent
ceux qui composent
ceux qui transposent
ceux qui apposent
ceux qui opposent
bref, ceux qui posent."

J'exigerais que Madeleine Poulin s'introduise ainsi:

"Tant de choses ne méritent pas d'être dites, et tant de gens ne méritent pas qu'on leur dise des choses."

J'inviterais Michel de Montaigne à venir dire ceci:

"Le parler que j'aime, c'est un parler simple et naïf, tel sur le papier qu'à la bouche; un parler succulent et nerveux, court et serré, non tant délicat et peigné comme véhément et brusque."

Einstein aurait eu le temps d'ajouter: "Not everything that counts is counted; not everything that is counted is worth counting".

Ce serait Antoine de St-Exupéry qui conclurait:

"Même si le bien commun doit avoir le pas sur les intérêts de l'individu, la fourmillère ne doit pas écraser la fourmi.

Et j'aurais signé comme Jules Laforgue:

"Je suis un réverbère qui s'ennuit" Delhorno





mardi 18 septembre 2007

DON'T WAKE ME AT DOYLES

Je viens tout juste d'en achever la lecture. Acheté à la librairie hors-taxes de l'aéroport de Shannon peu avant le départ. Sur un simple coup d'oeil! "...contains all the explosive power of Angela's Ashes", est-il écrit par l'éditeur. Mémoires d'une fille simple, sans instruction, sachant à peine le sens des mots. Se fait engrosser contre son gré à 22-23 ans par John, qu'elle marie "obligée". John n'est pas ce qu'elle l'a cru être. Alcoolique, womaniser, sans travail, il lui fera 9 enfants en ligne, la battra, la ridiculisera. Elle voudra le laisser cinq, dix, quinze fois: elle en est incapable, elle est catholique. Ce n'est qù'à 75 ans, suite à une pneumonectomie gauche pour cancer, qu'elle trouvera la force de le quitter et de vivre pour elle-même. Elle vivra 6 ans, qu'elle emploiera à écrire ce livre. Elle écrivait son journal quotidiennement les vingt dernières années de sa vie... Ses neuf enfants font pareil. Je remercie mon instinct de m'avoir bien servi, encore une fois. Il n'y a rien de pire que d'acheter un livre illisible... "I woke up and saw myself as a human being again. For the first time in my life I had something to say. My mind came alive with the memories of my childhood. Words began to flow... No more would I be the"illiterate fool" that John called me". Au bout de ma lecture, une phrase ne cessait de tinter dans ma mémoire, celle de Winston Churchill: "When you go through hell, keep going". Delhorno

lundi 17 septembre 2007

DE LA MANSUETUDE

Je connaissais ce mot-là... Du latin mansuetudo: "disposition de l'esprit qui incline à une bonté indulgente". Je l'ai retrouvé dans l'Elégance du Hérisson", ce roman de Muriel Barbery que j'ai acheté impulsivement à Place Ville-Marie. En passant, gros succès de librairie en France en 2006! Le lisant, je me disais que Barbery avait philosophé, d'une manière ou d'une autre. On n'écrit pas impunément:
1. Que faire face à jamais sinon chercher toujours dans quelques notes dérobées.

2. La vérité n'aime rien tant que la simplicité de la vérité (Euripide a dit: La vérité s'exprime simplement).

3. L'aristocratie du coeur est une affection contagieuse.

4. Ce qui importe, ce n'est pas de mourir, c'est ce qu'on fait au moment où on meurt.

Je ne m'étais pas trompé. Muriel Barbery enseigne la philosophie dans le nord de la France. Elle a un blogue. J'ai voulu lui écrire que j'ai adoré son livre... mais ça n'a pas marché. Revenons à nos moutons. MANSUETUDE. La mansuétude ne devrait-elle pas être la première qualité d'un gouvernement? J'ai pas mal réfléchi sur ce thème depuis quelques mois. Je me suis suis demandé si tout l'argent qui se flambe en Afghanistan n'aurait pas dû servir au mieux-être de nos autochtones... Pourquoi faut-il absolument démarcher chez les Afghans? Pourquoi ne pas avoir investi le fric des chars Léopard dans de meilleurs logements pour nos moins-nantis? Pourquoi ne pas avoir envoyé nos soldats occuper le Grand Nord, plutôt que Kandahar? La mansuétude canadienne est-elle dirigée au bon endroit? Pourquoi nos impôts ne serviraient-ils pas d'abord et avant tout "para nosotros"? Delhorno

dimanche 16 septembre 2007

TROUVER CHAUSSURE A SON PIED...

Nous sommes vendredi matin, il y donc deux jours. Je suis seul à la maison. Francine passe l'avant-midi chez sa coiffeuse. Je m'active dans le laboratoire familial ( la cuisine). Mon statut de demi-retraité n'excuserait pas que j'oublie de... laver la vaisselle, vider le lave-vaisselle, nettoyer le comptoir... plus souvent qu'à mon tour. Le téléphone sonne!

-Monsieur Gagnon! Line D. de l'UNICEF. Puis-je parler à madame Gagnon.

-Je suis le mari de madame Gagnon, laquelle est absente pour l'avant-midi. Puis-je faire un message?

-Non. Quand pourrais-je la rappeler?

-Faites-le donc, lundi matin, au bureau, entre 9 et 11, elle se fera un plaisir de vous répondre.

-Impossible, monsieur, c'est un ordinateur qui décide de nos appels et il ne rappellera pas au bureau. Puis-je la rappeler ce soir?

-Ne faites jamais ça, vous la mettrez hors d'elle-même. Nous avons en horreur d'être appelés le soir pour du télémarqueting. Nous pensons que c'est de l'impolitesse. En passant, relayez donc ça à votre patron.

-Monsieur, nous payons nos impôts comme tout le monde, et c'est mieux (de faire ce que je fais) que d'être sur l'Aide Sociale. Bonjour Monsieur!

Clac! Elle me ferme le téléphone au nez!

Je suis resté bouche bée. Pas eu le temps de répondre, de même risquer un "tabarn..."

Je n'ai pas encore saisi le lien entre ce que je lui disais (de ne pas nous appeler le soir) et sa répartie (respectez mon emploi). Je donne mes numéros de téléphone à mes patients, et j'ai moins de téléphones le soir de leur part que de la part de ces "télémarquetteurs" impolis qui nous réveillent à 21:00 pour nous offrir de l'assurance. Je ne sais toujours pas -le saurai-je jamais?- ce qu'elle a compris de mon "statement". J'aurais pu lui fermer au nez dès le premier instant de son appel; j'ai voulu jouer au civilisé, verbaliser exactement ce que je pense, et... voyez comment ça tourne. Elle s'appelait Line Dufour, par surcroît, ce qui ajoute à mon désarroi. Comment a-t-elle pu conclure ainsi? Car, c'est d'un syllogisme vicieux dont elle a accouché: IL NE VEUT PAS ETRE APPELE LE SOIR POUR DU TELEMARKETING, DONC JE PAIE MES IMPOTS COMME TOUT LE MONDE, n'émane certainement pas de la logique aristotélicienne. Par ailleurs, je crois savoir qu'on enseigne à ces télédémarcheurs des parades pour contrer ceux qui comme moi n'y vont pas avec le dos de la cuiller. Je lui ai donc fait perdre tous ses moyens... Lequel d'entre nous deux a trouvé chaussure à son pied?
En passant, l'UNICEF a perdu un bonne vente, car Fr. ne leur a jamais rien refusé. Delhorno

samedi 15 septembre 2007

Christophe Colomb

Lors de son premier voyage, en 1492, le génois n'avait que 3 vaisseaux: la Nina, la Pinta et la Santa Maria. Ne te méprends pas, Gibus, on nous apprenait cela au collège St-Édouard dans les années cinquante. Mais tel n'est pas mon sujet. Il fonda son premier établissement sur la côte nord d'Haïti: il y laissa 25 colons. Quand il revint, l'année suivante, à la tête d'une véritable armada -25 bateaux, 200 colons, veaux, vaches, cochons, couvées- les 25 colons avaient été tués par les indiens. On dit que les colons n'avaient pas été très gentils avec leurs voisins indiens... Colomb établit donc un deuxième poste sur la côte nord de la République Dominicaine, à l'ouest de Puerto Plata. Le site est très bien connu: c'est là que Jean-Paul II se rendit quand il visita Hispanola. On y a construit, au milieu de nulle part, une très belle église. Il ne reste pas grand'chose du passage des Espagnols à cet endroit: les bâtiments originels étaient en bois, les Espagnols délaissèrent le site après quelques années et s'en furent à Santo Domingo. Par surcroït, un dictateur des années trente fit "bulldozer" le terrain au nom de je ne sais quelle lubie. On peut visiter l'endroit, qui est sis un peu plus loin que Luperon; j'entends bien m'y rendre incessamment.

Car il se trouve que nous passons quelques mois de l'hiver sur le bord d'une plage dominicaine: la Playa del Encuentro. Celle-ci est située entre Sosua et Cabarete. Notre complexe est plutôt humble selon les standards actuels, mais nous y sommes heureux. Il se prénomme: Los Condos Marysol. J'ai "hispanisé" ou "espagnolé" mon condo: je l'appelle El Condo Once. Nous y vivons, à quelques mètres de la mer, une vie paisible: tranquilité, lecture, un peu de musique, conversation, vélo, natation, soleil.

Le midi, je retrouve Jose Martinez au Coco Bar, histoire de prendre l'apéro, de regarder la mer et de pratiquer mon espagnol. Jose me sert des Cuba Libre: 50% de "Ron", 50% de Coca Cola dans un grand verre de plastic. La dose est un peu forte, mais on vient à s'y habituer... Il n'y a pas très longtemps que je suis au courant des péripéties de Christophe Colomb à Hispanola... Quand j'ai appris cela en mars dernier, j'en devins un peu bouleversé. J'étais au Coco Bar en compagnie de Jose et de Nino... Le rhum aidant, je me mis à leur expliquer tout cela, concluant ainsi: "Jose, ceci veut dire que l'endroit où nous sommes, en 1492 et 1493, a très certainement vu passer les flottilles de Colomb; car il ne pouvait faire autrement que passer au large des Condos Marysol. Il a peut-être longé notre plage plus près qu'on pourrait imaginer! Je ne pourrai plus jamais regarder la mer de la même façon! Savoir tout cela change tout, Jose, ça change tout! Eso cambia todo!
Jose m'a regardé d'une drôle de façon. Petit sourire incertain... Il ne parle pas beaucoup de toute manière. Peut-être s'est-il dit intérieurement: "Réaction paradoxale suite à deux onces de ron "Brughal" chez un Tabarnaco". Non, Jose, ça change vraiment tout de savoir que Christophe Colomb a vogué au large du condo Once en 1492 et 1493! Puis... qu'importe la vérité, si l'histoire est belle? Delhorno

vendredi 14 septembre 2007

LA BOUTEILLE DE BORDEAUX

C'est arrivé un vendredi soir, il y a de ça quelques années, dans le gymnase de l'Université du Québec à Chicoutimi. S'y trouvaient entre autres Luc, Béatrice, Jacques Côté, Jean-Jacques et Francine, évidemment. Odette, impliquée dans ce souper caritatif pour la Société du Cancer, s'était chargée d'une grande table qui accueillait près de vingt convives qu'elle avait elle-même recrutés et pour lesquels elle avait préparé une tourtière -que je n'ai pas encore oubliée- ainsi que d'autres mets et desserts. L'occasion était belle: aussi y étions-nous. Nous apportions notre vin.
Odette fait partie d'une chorale à Laterrière... Elle y avait rencontré un homme qui me connaissait: il m'avait enseigné dans ma jeunesse, avait été frère enseignant, un certain G. Quelque Chose. Les Gagné avaient même soupé chez lui quelque temps auparavant. Jean-Jacques m'avait prévenu:
-Ton vieux professeur y sera et... je ne serais pas surpris qu'il apporte son vin, car il en fabrique! Tu verras, il va t'en offrir.
J'étais debout, donc, pas très loin de la table qu'on nous avait assignée, quand se présente cet homme, septuagénaire avancé, que je ne reconnais pas du tout. Puis, soudainement, j'allume! et m'écrie:
-Mais, vous êtes le Frère F!
-Non, je suis G. Quelque Chose maintenant.
-Je ne vous ai jamais oublié, j'avais onze ans, suis allé vous voir à la bibliothèque du collège St-Edouard, vous m'avez prêté le Roman de Renart et ça a changé ma vie!
Le bon Frère sortit sa bouteille de vin de son sac et, comme prévu, me versa une coupe de vin de... cerises que je ne sus refuser. La concoction était imbuvable, mais je ne le fis pas voir...

Nous nous attablâmes donc -excuses-moi, McPherson, mais j'adore le passé simple- Jacques était à ma gauche, le Frère F. à ma droite, Luc en face du Frère, Fr. en face de moi, Béatrice à la droite de Francine, qui était devant moi, et Jean-Jacques un peu plus loin. La conversation allait bon train...
J'ouvris ma bouteille de Bordeaux, en versai une lisière à Fr., m'en versai un peu dans une deuxième coupe, tout en parlant à gauche et à droite. tout en buvant du vin de cerises et du Bordeaux... Mon Bordeaux était sublime, je le savais, car j'avais consulté avant de l'acheter. Le bon frère se penche vers moi:
-Claudio, puis-je goûter à ton vin? J'obligeai. Ça ne se refusait pas. L'homme avait changé ma vie! Quelques minutes plus tard, Jacques lui aussi faisait goûter de son bourgogne à notre ancien professeur. Pas longtemps après, c'était à nouveau à mon tour de lui payer une traite.
Pas longtemps plus tard, le bon Frère remplissait sa coupe lui-même à même ma bouteille. Quant à moi, parlant, jasant, je n'avais pas même pris la moitié de mon vin de cerises...
Arrive le moment du dessert. Francine n'a pas terminé sa coupe de Bordeaux. Je me dis:
-Je vais reprendre de mon Bordeaux...
Je détourne le regard quelque peu... Ma bouteille est vide, devant le bon Frère!
Je me retourne à gauche vers Jacques:
-Verses-moi un peu de vin, Jacques, ma bouteille est vide et je n'y ai pas goûté presque.
-La mienne est vide aussi! Ton ...sse de faux-frére me l'a tout bu!
Je fus pris d'une attaque de fou-rire. Tout le monde se demanda pourquoi. Je pensais au curé de Cucugnan, aux Trois Messes de Noël de Daudet, à toutes ces histoires de vin de messe dont, servants de messe, nous nous régalions.
Le souper prit fin. Mon convive de droite était "pompette" et bien davantage. Il disparut prestement. Sa conjointe ne semblait pas très contente. La seule bouteille qui resta à demi-pleine fut celle du vin de cerises! L'ancien bibliothécaire, de toute évidence, était un connaisseur!
Jean-Jacques et Luc arboraient leurs petits sourires moqueurs...
N'empêche que lire à onze ans le Roman de Renart a changé ma vie... Delhorno

jeudi 13 septembre 2007

BRASSENS

Guy Sarrazin a visité l'Espace Brassens, hier, à Sète. Il n'en fallait pas plus pour que mon cerveau se mette à pianoter sur ce clavier. Mon oncle Clément Chantal écoutait Brassens dans les années 50, quand Georges fit ses débuts à Paris. Brassens était frappé d'interdit dans notre demeure: trop grivois, trop anarchiste, pas assez catholique, selon ma mère. Je pense qu'elle ne l'avait pas assez écouté. Je partis de la maison en 1965. Le dimanche soir, dans ma chambrette de l'Université Laval, j'écoutais "Le cabaret du soir qui penche", animé par Mauffette. C'est là que Brassens je découvris. Je crois connaître toute son oeuvre, ou presque. Il y a des chansons que j'ai dû écouter cent fois... Ma préférée? LES COPAINS D'ABORD. Prend-bien soin, Gibus, de comprendre chacun des mots. C'est d'une richesse inouïe. Je conserve jalousement un livre avec CD qui recoupe le processus de création de cette chanson. Muy interessante! Je n'aurais jamais manqué l'Espace Brassens en 98... Deux heures d'enchantement. Ai donné une tape dans le dos de son monument funéraire, par surcroït! Je crois savoir qu'on a "revampé" l'Espace Br. il y a un an ou deux. Écoute ses deux testaments, Gibus, tu m'en reparleras. Dans l'un, il dit: "Je serai triste comme un saule quand le croque-mort m'emportera..." Dans l'autre, il souhaite être enterré sur la plage de Sète pour passer l'éternité avec les baigneuses! La télé française, à chacun de ses anniversaires, ne manque jamais de survoler son oeuvre, sa vie: à chaque fois, c'est un régal. Me trompé-je? J'ai l'impression que Brassens, comme Félix Leclerc, s'en va vers l'oubli. Mes enfants les connaissent très peu, en tout cas, ne m'en parlent jamais. Personne de la génération qui suit n'aborde jamais ce sujet en ma présence.
Nous ne passons pas une vie dans un milieu aseptisé... Nous ne vieilissons pas dans une bulle... Nous sommes, chacun, le produit de tous ceux qui nous ont laissé monter sur leurs épaules. Je lève mon chapeau, ce matin, Gibus, à ces vieux amis enterrés quelque part dans le passé, qui ont, à un moment ou l'autre, enchanté ma vie: ARISTOTE, HIPPOCRATE, FRÈRE PIERRE, FRÈRE FERNAND, JACQUES TREMBLAY, JEAN-PAUL TREMBLAY, GUY SAUCIER, JACQUES CANTIN, VICTOR HUGO, ALEXANDRE DUMAS ET... GEORGES BRASSENS. Chacun d'entre eux a, dans la mienne, sa petite histoire. Restent ceux qui vivent encore... Ce sera pour une autre fois!
Delhorno

mercredi 12 septembre 2007

LA VIA DOMITIA

Mon ami Sarrazin était à Aigues-Mortes hier, ainsi qu'en Camargue. Sa relation a ravivé dans ma mémoire... Fin septembre 98. Nous arrivons en Languedoc. Il y a Odette, Béatrice et Francine, Luc, Jean-Jacques et moi. Sur l'autoroute languedocienne, ce signe qui m'éveille de ma torpeur: VOUS LONGEZ LA VIA DOMITIA. J'ignorais l'existence de cette voie romaine dans le sud de la France. Quelques jours plus tard, nous sommes en Camargue, faisant de l'équitation dans les champs. Une pancarte fort humble attire mon regard: vestiges de la via domitia. Pas grand'chose à voir sur ce petit chemin de terre... Mais quelques mètres plus loin, j'aperçois une bipède qui sonde le même chemin avec un détecteur de métal:
-Madame, vous cherchez des sesterces?
-Exactement, monsieur.
Ma journée était faite. J'avais chevauché la via Domitia. Peut-on croire? Le lendemain, nous arrivions à Narbonne devant la cathédrale St-Just. Je traînais derrière notre groupuscule... Fr. revient sur ses pas:
-Claude! Viens voir ce qu'il y a là-bas!
Sur la grand'place, devant la cathédrale, se trouve une excavation incontournable: au fond, la Via Domitia, ses grosses pierres rondes parfaitement alignées et même les sillons créés par les roues des chars! J'ai failli, cet après-midi-là, mourir d'apoplexie devant la cathédrale.
Voilà pourquoi, en octobre dernier, visitant Rome, j'ai lâché mon groupe un après-midi pour aller marcher sur la via Appia... Delhorno

mardi 11 septembre 2007

La "québecorisation" de Brian Mulroney

C'est vieux comme le monde. "On ne peut plaire à tout le monde et à son père." Quand Jean de La Fontaine m'apprit cela, je n'avais pas treize ans, je n'y compris pas grand'chose. Il m'a fallu toute une vie d'adulte pour vraiment savoir. Marissal de La Presse accuse Mulroney,ce matin, de s'être acoquiné avec Péladeau, de distiller, en fin de vie, du fiel et de la hargne. Pourtant, Marissal n'a pas encore lu le livre! Marissal est peut-être jeune un peu, inexpérimenté. C'est impossible, quand on a joué du vrai hockey, de ne pas se souvenir des coups de genoux hypocrites, des dardages homicidaires, sans compter les paroles blessantes et les humiliations. J'en aurais moi-même long à écrire sur ce chapitre... Je n'aborde à peu près pas le sujet, sachant qu'on m'accusera de déverser le fiel et la hargne du sexagénaire qui sort de la patinoire...
J'ai aimé Brian Mulroney, j'ai voté pour lui. Sa TPS, Chrétien et Martin n'y ont pas touché. Pas assez intellectuellement honnêtes pour l'avouer cependant. Brian avait raison sur l'apartheid. Je ne suis pas certain qu'il eût tort, dans Meech. Qu'est devenu Clyde Wells aujourd'hui? Je crois toujours que l'amitié et la famille passent devant les enjeux politiques, entre autres. J'ai pu garder mon ami Jacques Côté avec ce principe; j'ai pu continuer à fréquenter frères et soeur. Je détesterais m'appeler Lucien Bouchard aujourd'hui. Delhorno

lundi 10 septembre 2007

L'ELEGANCE DU HERISSON

J'en achève la lecture. Ecoute-ça, McPherson.
"Les gens croient poursuivre les étoiles et ils finissent comme des poissons rouges dans un bocal."
"Qu'est-ce qu'une aristocrate? C'est une femme que la vulgarité n'atteint pas bien qu'elle en soit cernée."
"Je suis toujours fascinée par l'abnégation avec laquelle nous autres humains sommes capables de consacrer une grande énergie à la quête du rien et au brassage de pensées inutiles et absurdes."
"Qui croit pouvoir faire du miel sans partager le destin des abeilles."
"La vérité n'aime rien tant que la simplicité de la vérité."

J'ai acheté le roman tout juste avant de partir pour l'Irlande. Chez Renaud Bray, place Ville-Marie. Tout à fait par hasard. J'ai demandé au commis, parfait inconnu:
-Que lisent les gens présentement? Qu'est-ce qui est "hot"?
Il m'a montré ce Gallimard, de Muriel Barbery. J'ai su, dès les premières pages, que l'écrivaine pourrait être mon amie. Il y en a eu plusieurs, dans ma vie, de ces petits hasards rencontrés à quelque coin de rue qui ont ensoleillé mon parcours.
1. The Little Green Book. Carnet d'un vieux professeur de golf d'Austin, Texas. Acheté sur le coup d'une impulsion, d'un regard, à Dorval, maintenant Trudeau. "The student must be ready for the teacher to appear".
2. On ne peut pas être heureux tout le temps. J'ai oublié le nom de cette Parisienne. J'étais à Roissy, entre deux avions, triste comme un saule. Lire ça m'a fait l'effet d'une angioplastie coronarienne...
3. Angela's Ashes. Frank McCourt avait été toute sa vie professeur de littérature anglaise dans un collège huppé de New York. Petite vie, petit irlandais de Limerick, vie personnelle teintée d'échecs et de bas-de-gamme. Adoré de ses élèves. Retraité à 65 ans, il écrit cette autobiographie que j'ai dévorée. Je ne fus pas le seul... Livre acheté impulsivement, entre deux avions encore.
McCourt a commis deux autres livres par la suite. Devenu millionnaire.
4. L'arnaque de Al Eagleson. Le titre n'est pas exact. L'affaire fut dévoilée au grand jour par un obscur journaliste du Massachussets. Eagleson a dupé Bobby Orr, Carl Brewer et plusieurs autres. Il leur disait qu'ils n'étaient que des hockeyeurs, pas assez "brillants" pour comprendre les enjeux.
Je termine. As-tu écouté, McP., hier soir, Brian Mulroney, qui publie aujourd'hui son bouquin? Ce n'est pas très beau, ce qu'il dit de Lucien Bouchard... "He won't be at my funerals". Ils avaient été de grands amis... Je me demande bien comment Lulu doit se sentir. Il sublimera, sans doute, en parlant de l'intérêt supérieur québecois. Delhorno.

dimanche 9 septembre 2007

LE CADEAU

Au début des années 90, des chirurgiens français révolutionnèrent un large pan de la chirurgie digestive: ils se mirent à enlever les vésicules biliaires par abord laparoscopique, c'est-à-dire sans les grandes incisions qui avaient été coutumières depuis cent ans. Il ne fallait pas être prix Nobel pour escompter les avantages et l'avenir de cette technique... Mon collègue Battikha -aujourd'hui décédé-connaissait l'un de ces chirurgiens français, le professeur Périssat, qui oeuvrait à Bordeaux. Quelques semaines plus tard, en janvier 90 ou 91, nous étions à Bordeaux pour apprendre. Monsieur Périssat fut d'une gentillesse exemplaire: il nous enseigna ce qu'il fallait savoir. Nous assimilâmes la technique et l'année suivante, elle avait cours à Chicoutimi. Je ne pensai plus beaucoup à monsieur Périssat, sans toutefois l'oublier...


L'automne passé, j'étais à Paris au congrès de l'Association Française de Chirurgie. A la fin d'une session, alors que tout le monde se bousculait vers la sortie, j'aperçus monsieur Périssat! Je m'empressai d'aller le saluer. Il me dit alors qu'il venait au Québec à la fin août 2007 et qu'il voulait venir au Saguenay, notre Royaume. Je lui écrivis mon adresse-courriel. Je ne pensais pas être là cependant à cette époque. Nous correspondîmes. "Allez au St-Antoine à Québec, puis à l'Auberge des 21 à la Baie. Il vous faut aller à St-Félicien, Val-Jalbert, Tadoussac, aux ours sur la rivière à Mars, peut-être en rabaska, faire le tour du lac St-Jean si possible, arrêter à Ste-Rose, manger chez le carcassonnais Pachon possiblement, mais surtout, parler à nos gens."


-Nous n'avons pas oublié d'où nous venons et nous aimons la France, lui dis-je.

J'appelai monsieur B. de l'Auberge des 21.

-On s'occupera de monsieur Périssat, m'assura-t-il.


Voilà! J'arrive à peine d'Irlande qu'on m'appelle de l'Auberge des 21.


-Nous avons ici pour vous un paquet que vous a destiné un client français!


Je m'en fus quérir la chose hier soir. C'était un gros album de 400 pages intitulé: Champlain ou les portes du Nouveau-Monde. Cinq siècles d'échanges entre le Centre-Ouest français et l'Amérique du Nord. Ultra intéressant. Des dizaines de documents d'archives. Près d'une centaine de collaborateurs des deux côtés de l'Atlantique. La Rochelle -mon ami Sarrazin en parle dans son blogue aujourd'hui- s'enrichit de ce commerce avec l'Amérique. En passant, savais-tu, Gibus, qu'en 1763, lors du traité de Paris, le Roi de France laissa aller le Canada cavalièrement pour conserver Guadeloupe et Martinique (sucre) et que plusieurs intellectuels français ont récemment déploré cette décision malheureuse. La France, écrivent-ils, ne serait pas du tout pareille aujourd'hui.


Aimes-tu mon histoire du jour, Gibus? Moi, elle me comble. D'autant plus qu'elle est véridique, à cent pour cent.


Delhorno

samedi 8 septembre 2007

VERNISSAGE

Ma belle-soeur tenait son vernissage hier, au centre d'Arts de Chicoutimi. Elle peint depuis quelques années. Y sommes donc allés. Je ne m'attendais pas à ce que j'ai vu. J'avais escompté des balbutiements: on m'a montré un peintre! Originale, la belle-soeur, avec des couleurs plaisantes. Je vais tenter de vous montrer les toiles que nous avons choisies. Toute mon estime, belle-soeur. Mon frère est monté de Québec avec femme et enfants, par solidarité sans doute, mais pourquoi pas par amour? Bravo le Taon!

Donc, Justine Henin a battu la grand Venus hier au US Open. Dieu que j'étais content. La petite s'est tapée les deux Williams que j'abhorre. Pourquoi, à mon âge, détestai-je les deux Williams? Est-ce parce qu'elles sont noires? Pourtant, j'adore Tiger, j'aime Louis Armstrong, Sydney Bechet... Je ne voulais pas m'impliquer émotionnellement dans ce match, mais je l'ai fait. Je me disais durant le match que la grande Venus, en tant que personne, mon égale, avait droit à mon respect... Pourtant, je voulais qu'elle perde. Je pense que c'est une image que je déteste: des gens avec des goûts vestimentaires bigarrés, un père rustre, famille de parvenus. Doit-on détester pour cela? Le vocable "détester" est peut-être un peu fort... Réfléchir, réfléchir.

jeudi 6 septembre 2007

J'ARRIVE, J'ARRIVE

J'étais parti, effectivement. En Irlande, avec mon fils. Sommes des golfeurs, et il y là-bas des "links" inoubliables. Je ne les oublierai jamais, effectivement. Gibus et McPherson sont de vieux amis d'enfance, qui me furent présentés par Félix Leclerc. Un "gibus" est aussi un chapeau haut-de-forme télescopable ou "ratatinable", d'où son intérêt. McPherson fut un draveur du lac St-Jean qui se noya en désamorçant un embâcle. Félix en fit une chanson sur un air de jazz. Je me demande si vivent encore des québecois qui la connaissent... Gibus est un personnage d'une pièce de théâtre de Félix. J'en ai oublié le titre. J'y jouais le rôle d'un maire de village. J'ai choisi le verbe "en découdre" parce que c'est exactement ce que je ferai dans mon blogue: j'en découdrai avec Gibus et McPherson, deux amis imaginaires que j'ai cherchés toute ma vie sans jamais les trouver. Je m'adresserai à mes intimes surtout et d'abord. J'adore écrire, je chéris notre langue, j'ai ramassé toutes sortes d'idées depuis mes années de séminariste: voilà mon programme. Merci à Guy Sarrazin, "CARNET D'UN RETRAITE", qui m'a fait l'honneur de m'accueillir dans son blogue. Guy, je te "singerai". Delhorno