samedi 16 février 2008

OCCASION RATEE, PARTIE REMISE

Je devais aller dans l'arrière-pays de Saint-Ambroise ce matin. Passer une partie de mon samedi avec Marc Boucher, sur ses terres, dans sa forêt domaniale. Marc a une passion, depuis sa tendre enfance: les chevaux. Pas n'importe lesquels chevaux! Les chevaux canadiens. Qui sont-ils?

Ils sont arrivés au début de la colonie, cadeau de Louis XIV, pigés dans ses écuries. Au fil des générations, environnement aidant, ces chevaux en sont venus à former une race, une lignée distincte. J'ignorais tout ça -de même que l'existence d'une "vache canadienne" - jusqu'à ce que je me mette à regarder La Semaine Verte à Radio-Canada. Le cheval était en voie d'extinction jusqu'à récemment, depuis l'arrivée du "cheval-vapeur" et du "cheval-moteur"! La race doit son salut à ces passionnés qui l'ont aimée, l'ont nourrie et l'ont fait se reproduire. La situation serait moins précaire présentement. Le cheval canadien a été exporté aux Etats-»Unis et dans l'Ouest canadien, ce qui serait un gage de sa survie.

Marc Boucher fut mon patient, d'abord. C'est ainsi que je découvris son secret, q'il tenait d'un vieil oncle qui en avait été dévoré! Je l'allai visiter à sa ferme, il y aura bientôt deux ans. Accompagné de Bill Woof, mon beau-frère agriculteur, qui, ironie du sort, m'a avoué ne pas aimer les chevaux! Matin de septembre où il ne faisait pas très beau. Ciel gris. A peine débarqués de la Mercedes, nous apercevons trois belles taches noires qui s'avancent vers nous, pas du tout intimidés, presque chaleureux. Coup de foudre en ce qui me concerne. La mère et son fils. Une tante. Beaux grands yeux noirs. Je pense qu'ils m'ont souri!

Marc nous raconta sa petite histoire. Sa passion. L'hiver, il fait travailler les chevaux dans les bois: ils sortent les billes sur des traîneaux d'une autre époque. Le cheval canadien serait doux, vaillant, paisible. On ne l'énerve pas facilement. En passant, le détachement équestre de la Police de Montréal a choisi des chevaux de race canadienne pour constituer son effectif équin. Ils se disent très satisfaits.

C'est donc ce que je devais faire aujourd'hui: aller voir travailler la petite jument canadienne de Marc Boucher. Hélas! Il a tellement neigé que les chemins de son lot sont impraticables. Le cheval enfonce jusqu'au poitrail et n'arrive pas à tirer le chargement. Il me faudra donc me reprendre.

Je dois vous avouer, chers Gibus et McPherson, mon respect énormissime pour ces passionnés de la vie qui consacrent presque toute une existence à sauvegarder quelque chose: une race de chevaux, une espèce de vaches laitières, une sous-espèce de poules et de coqs. Parlant de ces derniers, je dois vous dire que l'industrialisation de la production d'oeufs est en train d'induire une éradication de certaines races de poules et de coqs qui, moins productives, ne présentent ainsi plus d'intérêt économique.

Delhorno

Aucun commentaire: