lundi 4 février 2008

BAIE DES CHALEURS

C'est le bout du monde. Pas de rue Sainte-Catherine, ici. Ni de Champs-Elysées. Pas même de rue Racine. Deux sortes de bipèdes, ici, les parlant Anglais et les parlant Français. Quand un Anglo se pointe, les Acadiens se mettent à parler Anglais; l'inverse n'arrive jamais. Une chose étonne cependant: les Acadiens semblent heureux, ils chantent et sourient en parlant. Alors que les Anglos me semblent tristes, songeurs. Leurs enfants sont partis vers le sud, leur pays passe aux mais de ceux qu'ils déportèrent en 1755.

Oui, je l'admets, j'ai tendance à juger "binairement", en blanc et noir. C'est peut-être plus gris ici que je ne l'ai écrit. Certains peintres tendent vers le flou. Ce n'est pas mon cas.

Face à Campbellton, il y a Pointe-à-la-Croix. C'est le Québec! La Baie-des-Chaleurs est le site de la dernière bataille de la France contre l'Angleterre en Amérique. Bataille perdue. Six ans après Evangéline. Que serait-il arrivé si le roi de France avait été plus intelligent, mieux conseillé, plus avisé?

L'Hôpital de Campbellton, qu'on aurait pensé unilingue anglophone, est rempli de francos et même de québecois! Qu'est-il en train de se passer ici? Un petit miracle? La déportation de ceux qui déportèrent?...

C'est ici le bout du monde. Petites gens, petit pays... mais on y vit, on y reste, et on y semble heureux! On construit comme ailleurs! J'y vis la même vie qu'à Chicoutimi... Pas besoin de vivre à Québec et Montréal pour être heureux...

Delhorno

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