dimanche 16 décembre 2007

SANTO DOMINGO III

Il y a de l'insolite dans l'air ce matin, jeudi... Nous ne retournerons pas à Sosua en autobus! Discussion avec Félix. Il nous propose un tour de la ville nouvelle avec arrêt au Musée de l'Homme Dominicain, puis un autre petit tour de ville qui se terminera à l'Aeropuerto Isabela...

La minivan embarque donc sur le Malecon, grand boulevard qui serpente le long de la mer des Caraïbes en direction de l'ouest, vers Haiti. Fort pittoresque, le Malecon. Félix me signale que "Malecon" veut aussi dire "gai" en espagnol. Il nous amène à l'endroit où le dictateur Trujillo fut assassiné: un monument d'aspect sinistre y a été érigé. Heureusement, le soleil et la mer nous font oublier la morbidité du lieu.

MUSEE DE L'HOMME. Selon le Routard, c'est "le" musée à visiter à Santo Domingo. Nous y voici donc. Le premier étage est en réparation. Le deuxième sert à l'administration. Ce sont les troisième et quatrième étages qui importent. Les Indiens Taina occupaient l'île à l'arrivée des Conquistadores. Ils se trouvaient aussi à Cuba et à Porto Rico. Ils étaient plus de 60,000. Les Espagnols voulurent les "domestiquer" et les employer à rechercher de l'or. Les indiens étaient rébarbatifs; plusieurs s'enfuirent, plusieurs furent tués, plusieurs succombèrent aux maladies apportées par les Conquistadores. Au bout du compte, vingt-cinq ans après la conquête, les Taina étaient disparus! Leur langage aussi! Plusieurs vocables Taina sont encore utilisés aujourd'hui: MAÏS, TIBURON, TABACO. C'est, en gros, ce que j'ai retenu de ma visite au Musée de l'Homme. Il y a, devant le musée, une statue représentant le moine De Las Callas, qui, apparemment, aurait été un grand défenseur des Indiens Taina. Suis ressorti triste de ce musée. Car il y a eu à proprement parler un GENOCIDE en Hispanola. J'y ai lu que Christophe Colomb était obnubilé par la recherche de l'ELDORADO et fort peu concerné par le sort des Indiens. On rapporte que ceux-ci étaient pacifiques, peu agressifs, et que c'est ce qui a entraîné leur diaparition.

PALAIS PRESIDENTIEL. De toute beauté. Très bien entretenu. La plus belle architecture de toute la République Dominicaine, selon Félix, qui nous montre en outre le quartier des ambassades et des immeubles ministériels. On s'y crorait en Floride ou en Espagne, si nous n'avions pas noté les bidonvilles qui ceinturent le coeur de Santo Domingo.

AEROPUERTO LA ISABELA. B., dès le premier jour, soulignant la longueur du trajet en autobus, avait émis l'hypothèse d'un retour de type "aérien". "IL NE FAUT PAS REFUSER L'INSOLITE QUAND IL SE PRESENTE", c'est d'Agatha Christie. Nous voilà donc, dès mardi après-midi, en train de négocier un retour en avion! La compagnie intérieure dominicaine se nomme CARIBAIR. Elle vole à partir d'un petit aéroport privé au nord-est de SD. C'est donc là que Félix nous dépose. On nous traite en jet-setters dès notre arrivée. Un miniautobus nous amène à l'appareil, un Cessna à deux moteurs, 6 ou 7 places. Décollage aussitôt. Vol sans histoire, par un beau soleil. Atterrissage à Puerto Plata et sortie "incognito" sur le stationnement où nous attend Olivier. A 15 heures nous débarquons à Marysol, ultrafiers de notre décision.

POSTMORTEM:
1. L'Hôtel Frances est magnifiquement et stratégiquement situé. C'est là qu'il faut aller. Style colonial, petit, peu dispendieux. L'accueil est impeccable.
2. Il faut visiter l'Alcazar.
3. Vous serez déçu par le Faro de Colon, mais il est quasiment incontournable. Surtout, il ne faut pas comparer avec d'autres pays.
4. Le Routard a raison quand il écrit que le Musée de l'Homme Dominicain est le meilleur musée de SD.
5. Il faut marcher l'avenue Conde: elle est la Rambla de SD.
6. Los Tres Ojos ne peut être comparé au cap Trinité, c'est vrai. Mais je ne regrette pas d'y être allé. Conseillé par le Routard, en passant.
7. Il y eut un génocide à Hispanola. Sous l'égide de Colomb et des Conquistadores. Je me suis demandé, voyant les richesses du vieux Madrid, comment les Espagnols avaient pu amasser tout ça. Je le sais maintenant: ils ont vidé les Caraïbes, le Mexique, l'Amérique Centrale et l'Amérique du Sud. Sans oublier le rôle de l'Eglise...
8. "Christophe Colomb fut le premier socialiste: il ne savait pas où il allait, il ignorait où il se trouvait et il faisait tout ça aux frais du contribuable." Winston Churchill
9. Le Routard, dérisoirement, de Christophe Colomb: "Totophe l'Ubiquiste" -allusion au fait qu'il semble enterré dans 5 ou 6 villes d'Europe et du Nouveau-Monde.
10. Le trajet Sosua-Santo Domingo, en autobus, est vraiment long. Peu pittoresque, par surcroît.
11. Visiter Santo Domingo avec un Taxista Turistico: peu dispendieux, ils ont suivi des cours et nous montrent une "tarjeta" le confirmant.

HASTA LA PROXIMA! DELHORNO

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