mardi 29 janvier 2008

DE RETOUR

Arrivé hier de Hispanola. Mois fructueux, à plusieurs points de vue. Mais là n'est pas mon sujet. Je rapporte des "trouvailles". Daniel Pennac. "Chagrin d'école". A lire.

"Ne touchez pas l'épaule
Du cavalier qui passe!
Il se retournerait
Et ce serait la nuit
Une nuit sans étoile
Sans courbe ni nuage.

-Que deviendrait alors
Tout ce qui fait le ciel,
La lune et son passage
Et le bruit du soleil?

-Il vous faudrait attendre
Qu'un second cavalier
Aussi puissant que l'autre
Consentît à passer.

Supervielle. "L'allée"

Il y a une historiette derrière ce poème. Pennac a été professeur de français toute sa vie. L'an passé, se promenant dans un village corse, une demoiselle attablée l'interpelle:
-Ne touchez pas l'épaule du cavalier qui passe! Et Pennac d'enchaîner avec les strophes suivantes.

La muchacha était une ancienne élève! Pennac lui avait fait apprendre ce poème. Elle ne l'avait pas oublié, ne l'oublierait probablement jamais! C'est-y pas beau comme historiette?

Autre trouvaille:
"Tu étais un élève friandise!
C'est ainsi que, devenu professeur, j'appelais (IN PETTO) mes excellents élèves, ces perles rares, quand j'en trouvais un dans ma classe. Je les ai beaucoup aimés, mes élèves friandises! Ils me reposaient des autres et me stimulaient. Celui qui pige le plus vite, répond le plus juste, et avec humour souvent, cet oeil qui s'allume, et CETTE DISCRETION DANS L'AISANCE, qui est la grâce suprême de l'intelligence... Pennac

Discrétion dans l'aisance... Dieu que j'aime cette manière de dire! Gibus! McPh! Il vous faut lire "Chagrin d'école". Il y a encore des "maîtres"... Où sont-ils chez nous? Pourquoi ne témoignent-ils pas?

Delhorno

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