dimanche 8 mars 2009

JOURNEE INTERNATIONALE DE LA FEMME

Elles sont nos égales. Moi, je veux bien. Nous ne parlions jamais de ça à la maison durant les années cinquante et soixante. Mutt travaillait à la Consol. Travaillait sur les quarts. Lulu faisait marcher la maisonnée. En rétrospective, nous vivions un matriarcat. Lulu réglait la plupart des problèmes. Mutt se mêlait des "gros" problèmes; jusqu'à sa crise de coeur... A partir de cet été-là, Mutt ne se mêla plus de rien ou presque. On n'a jamais dit à ma soeur qu'elle ne pourrait aller à l'université. En tout cas, si ça s'est dit, j'étais absent. Ma soeur a appris l'élan de golf comme ses quatre frères.



Je dois avouer que j'ai longtemps pensé que les hommes sont plus intelligents que les femmes. Maintenant, je pense que je n'ai été aussi intelligent que j'ai pensé l'être. A vivre dans un monde d'hommes pendant tant d'années, on en vient sans doute à croire que les femmes vivent à l'étage inférieur. J'aurais dû me douter du contraire... En sixième année, au catéchisme, j'étais le seul gars à avoir eu 100%! Les autres étaient des filles. Vous me direz "C'était juste du par-coeur." Je vous l'accorde, mais...



1966. Faculté de Philosophie. Université Laval. Il n'y a que cinq filles dans ma classe. Une américaine, une nonne et trois fausses-soeurs. L'année suivante, sept ou huit filles en première année de Médecine. Elles ont peur de tout. Elles tremblent et pleurent aux examens. Incapables de prendre le scalpel au cours d'anatomie. Je me demande ce qu'elles font là. Je ne les froisserai point cependant, continuant mon petit bonhomme de chemin.



Entraînement chirurgical. Peu ou pas de filles. Je me souviens avoir pensé "intérieurement" que le métier de chirurgien n'est pas fait pour les filles.



22 novembre 1973. Début de soirée. Tout a changé ce soir-là. Une belle petite-fille blonde m'est tombée du ciel et j'ai tout de suite pensé qu'elle aurait accès au meilleur, tout comme son frère aîné, et que je serais là pour assurer ça. Pas question de ne pas apprendre le swing de golf, le ski et le tennis.



Quelques années plus tard, les filles avaient envahi le monde de la médecine. J'enseignerais la chirurgie aux filles d'Eve. Aussi capables que les gars. Pas meilleures dans l'ensemble, mais pas moins bonnes. Différentes, aussi. Elles pleurent quand ça va mal. Les gars sacrent ou ne parlent pas. Elles verbalisent. Certains métiers chirurgicaux vont mieux aux garçons: urologie, orthopédie, cardiaque. Mais certains autres vont mieux aux filles: gynécologie, ophthalmologie, plastie.



Les femmes veulent être égales. Moi, je suis pour. Mais aussi, paradoxalement, elles s'autorisent un statut particulier et ne détestent pas l'inégalité en soi. Elles planifient leurs grossesses pour avoir congé l'été. Qui va les remplacer dans ce monde où il n'y a pas de remplaçants? Leurs collègues masculins qui, ces étés-là, n'auront presque pas de vacances tout en travaillant comme des galériens. Elles détestent travailler à Noël et au Jour de l'An; voudraient avoir congé tout l'été. Voudraient alors que nous, les mâles, travaillions alors à leur place... et, pas question de monnaie d'échange. Les salaires, cependant, devraient être égaux, sans égard à ce qui s'est passé l'été d'avant...
Les femmes, que j'admire, veulent l'égalité, mais ne détestent pas l'inégalité. Elles veulent un statut égal, mais "particulier". Vive la femme!

Delhorno